Elle haletait, telle un animal en chaleur. Cette dernière l'envahit d'ailleurs d'une manière brutale, c'était l'incompréhension totale. « Que m'arrive-t-il ? » Les questions se bousculaient dans sa tête, mais elle était dans l'incapacité de réfléchir. Chaque fois qu'elle essayait de déglutir, une douleur intense se faisait sentir dans sa gorge, elle avait soif. Elle regarda autour d'elle, tremblotante, essayant de chercher une once de réponse à ses interrogations. Il n'y avait personne à l'horizon, elle était seule au milieu des bois. Elle pouvait entendre les feuilles frémir à des mètres, le vent semblait souffler plus fort que d'habitude. Et cette sensation de sécheresse se faisait de plus en plus ressentir. Soudain, elle entendit un bruit, et par réflexe elle alla se cacher derrière un arbre. Elle fut comme téléportée, elle n'avait pas le souvenir de s'être déplacée pour y arriver. Un homme, marchait seul il avait l'air d'un paysan, ses habits et sa démarche pouvaient en témoigner. Une force venue de nul part la poussait vers cet homme, aussi bien qu'elle se retrouva quasiment instantanément devant lui. Il parut surpris, mais pas inquiet. Il lui sourit même. « Oh. Vous vous êtes perdu, скучать? » Elle ne comprenait même pas ce qu'il disait, et à vrai dire à cet instant, elle n'en avait rien à faire. Tout ce qu'elle arrivait à entendre, c'était les battements de son cœur. Elle fixa ses yeux, son nez, enfin sa nuque. La respiration de la jeune femme accéléra, et elle entrouvrit légèrement la bouche. Le jeune homme fronça les sourcils, et tenta de poser sa main sur son bras, mais elle ne le laissa par faire. Son cou lui faisait désormais de l'oeil, et une envie irrésistible de le mordre s'empara d'elle. Ses pupilles commencèrent à se dilater, elle n'arrivait plus à lutter contre ses pulsions. « Je suis.. » Le jeune russe semblait à présent prendre peur, et recula au fur et à mesure qu'elle s'approchait de lui. « Qu'est-ce que je suis en train de faire ? » Elle n'en avait aucune idée, elle ne faisait que faire ce que son instinct était en train de lui dire. « Désolée. » Il prit cette fois-ci les jambes à son cou, et elle se fit pas prier pour le suivre. Étrangement, le fait qu'il ait envie de s'échapper l'excitait encore plus. A son tour, elle accéléra pour se retrouve une nouvelle fois, face à lui. Elle ne lui laissa pas le temps de faire une dernière prière, et soudainement, ses crocs se retrouvèrent enfoncés dans le cou du jeune homme. Le liquide rouge dégoulinait désormais du coin de ses lèvres à ses joues, le corps inanimé du paysan gisait au sol. Elle se laissa tomber à ses côtés, constatant l'horreur qu'elle venait de commettre.

Elle savait qu'il était là, sur le pas de la porte, et un sourire en coin vint s'afficher sur ses lèvres. Sofya détacha sa queue de cheval qu'elle avait mis un mal fou à faire le matin même, et secoua ses cheveux à la manière d'une mannequin. Elle passa une main assurée dedans, ce qui lui donnait tout de suite un air plus sauvage, moins sage et moins rangé. Comme toujours, sentir sa présence lui procurait un certain plaisir, et surtout un pouvoir dont elle ne se privait pas de profiter. Presque innocemment, elle fit tomber la bretelle de son soutien-gorge, et la réaction de son amant ne se fit pas attendre. Il fit irruption dans la pièce, alors qu'elle regardait son reflet dans le miroir. « Ferme ta bouche, tu vas gober les mouches. » Son sourire devint alors narquois, avant qu'elle ne repasse une nouvelle fois la main das sa chevelure blonde et parfaitement entretenue. « Il y a de quoi, en tout cas. » Elle leva légèrement les yeux au ciel, lassée d'entendre cette réplique prononcée comme une phrase écrite par cœur, par un bon nombre des hommes qu'elle avait connu. Avant de poser sa tête au creux de son cou, il lui présenta une petit boîte bleue marine, et lui laissa le soin de l'ouvrir. Elle ne prit même pas soin de feindre la surprise, et y découvrit une bague dont le prix aurait pu aider une bonne partie des pays en développement. Charmeuse, elle reprit son numéro et se retourna pour faire face à l'homme. « Charles, tu m'expliques ? » Il l'attira contre lui, mais elle se desserra doucement de son étreinte. Elle haussa les sourcils, et il prit la parole. « Eh bien, je pensais que c'était clair. Sofya Chamberlain, voudrais-tu devenir ma femme ? » Les hommes, de nos jours pensa-t-elle. La jeune femme se retint de ne pas partir dans un fou rire hystérique. Il voulait l'épouser, alors que cette dernière n'avait qu'une hâte ; se nourrir et soit le vider complètement, soit mettre un terme à leur « relation ». Plus les années passaient, plus elle se lassait rapidement. « Oh, Charles. » Elle lui sortit son plus beau sourire, et posa ses deux mains sur ses joues légèrement barbues. Elle les fit glisser jusqu'à sa nuque, et y caressa sa peau du bout des lèvres. « Alors qu'est-ce que tu dis, ma chérie ? » « Oh, la ferme. » Ses canines vinrent l'effleurer, avant qu'elle ne fasse ce dont elle avait envie. Une vingtaine de minutes plus tard, elle caressa une dernière fois ce visage qui lui avait fait décrocher quelques sourires. C'est avec une démarche assurée, et des dizaines de milliers de dollars en plus qu'elle sortit du luxueux appartement.